Écrire et peindre avec son front, une touche à la fois, un coup de pinceau après l’autre. C’est l’exploit que réalise quotidiennement Steve Potvin, qui souffre de paralysie cérébrale depuis son enfance. Prisonnier de son corps, l’homme a décidé que son handicap ne l’empêcherait pas de communiquer. Et pour preuve : il vient de publier après plusieurs années de labeur un récit autobiographique dans lequel il relate les abus psychologiques, physiques et sexuels qu’il dit avoir subis au sein de sa famille et dans plusieurs centres d’hébergement. Pour donner une voix à ceux qui, comme lui, ne peuvent parler.

L’évasion par la peinture et la musique de Steve a touché l’éditeur et réviseur des Éditions Espoir, Marc Villeneuve, la paralysie cérébrale ayant affecté sa sœur, qui a toujours trouvé du réconfort dans l’art. « La mission de notre maison d’édition est de permettre aux personnes issues de toutes les couches sociales, qui ne peuvent pas en temps normal se faire publier, de publier un premier ouvrage », a-t-il exprimé. Le projet de livre de Steve Potvin est d’ailleurs né après une rencontre avec le responsable de la logistique et des communications des Éditions Espoir, Pascal Thibeault, en 2012, lors de la publication de son propre récit autobiographique sur les abus sexuels que lui a fait subir son père. Le livre Mon chemin parcouru vers ma dignité de Steve Potvin est en vente dans les librairies régionales au coût d’une vingtaine de dollars.